La question de l’Aide médicale d’État divise les candidats lors de la campagne électorale. Ce dispositif vise à prendre en charge les dépenses de santé des individus en situation irrégulière. Les professionnels de la santé publique expriment leur inquiétude quant à la possibilité de sa suppression.
L’AME contestée par le Rassemblement National
Le Rassemblement National, qui a remporté le premier tour des élections législatives dimanche 30 juin avec 33,2% des voix, remet en question l’AME. Ce parti d’extrême droite promet de supprimer cette aide si jamais il accède au pouvoir. Cependant, cette décision pourrait poser un problème majeur en matière de santé publique, d’après le COVARS (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires). En effet, le comité estime que la disparition de l’AME, qui permet le remboursement des soins par l’Assurance Maladie, pourrait mettre en péril la santé individuelle et collective en ne protégeant plus contre les risques sanitaires.
Actuellement, environ 400 000 personnes bénéficient de l’AME. Le coût de ce dispositif est estimé entre un et deux milliards d’euros par an par le Rassemblement National, alors que le dernier budget de l’État évalue officiellement ce coût à 1,2 milliard d’euros. De son côté, le COVARS explique que si les migrants ne sont pas correctement pris en charge, ils pourraient retarder leur accès aux soins, alors que l’émergence de maladies est de plus en plus forte. Cela poserait un problème tant au niveau individuel que collectif, car faute de prise en charge par les médecins de ville, les personnes malades ou en situation irrégulière se dirigeraient vers les hôpitaux publics, déjà très sollicités, voire saturés.
La défense de l’hôpital
Dans un communiqué récent, les directeurs des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et les doyens des facultés de médecine rappellent qu’ils prennent en charge les patients de toutes origines sans distinction. Cependant, ils soulignent que l’avenir de leur mission est incertain dans le contexte actuel. Il est sous-entendu qu’il est nécessaire de revoir le modèle de l’hôpital et de l’université pour faire face aux nouveaux défis qui se présentent. Est-ce que l’AME est la seule explication du problème ? Le débat est loin d’être clos.
Source de l’article : Francetvinfo